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~~ ~~ ~~ À la recherche du réel ~~ ~~ ~~
14 décembre 2012

Avec la BCE, on aura des dettes mais pas de défaut (enfin, je crois)

La monétisation actuellement pratiquée par la BCE correspond très probablement à une forme peu glorieuse de résolution d’un problème par sa suppression :
- c’est pas très enthousiasmant, car on préférerait une vraie résolution du problème
- mais c’est pourtant assez efficace et 100% cohérent “il n’y aura pas de défaut car tel est le bon plaisir de la BCE”

C’est vrai, on a l’impression d’un mauvais tour de passe-passe et que le retour à la réalité sera douloureux. Mais qu’en est-il réellement ?

En d’autres temps, des économistes voulaient indexer la monnaie sur une quantité définie de stock d’or
- avantage : une certaine visibilité de perspectives, une conviction que la monnaie “vaut quelque chose de réel” (alors même que l’or ne se mange pas et que sa valeur est parfaitement arbitraire)
- inconvénient : à vitesse de circulation inchangée de la monnaie, l’activité économique était artificiellement et funestement bridée

Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur la définition de la réalité : si 100% d’une population convient que 2+2=7, que penser de la valeur “réelle” de 2+2 ???

Quand les dettes des Etats européens ont été attaquées par les marchés, quelle était leur valeur “réelle” ? Quelle est la valeur “réelle” de l’argent quand un chinois vit très confortablement en chine avec 300€ à 500€ alors qu’un européen a besoin de 2.000€/mois pour vivre simplement décemment ?

Quelle est la réalité de l’activité économique d’un pays quand on agrège dans le PIB le “travail” des administrations et les activités marchandes ? Quand il restera zéro industrie en france et qu’il n’y aura plus que des fonctionnaires et des retraités, quelle sera la réalité réelle du PIB qui continuera pourtant d’être publié ?

Quelle est la richesse réelle d’un pays comme la france ? Son argent ? son activité économique ? ou son stock d’infrastructures (routes, trains, institutions, langue parlée, etc…) ? ou la vitalité de sa population plus ou moins jeune, intelligente et dynamique ? ou sa foi en l’avenir, en l’homme ou en dieu ?

Bref, tout ça pour dire que le retour à la réalité est peut-être moins simple qu’il n’y paraît, même s’il est assez clair que la monétisation actuelle de la BCE correspond largement à une fuite en avant consistant absurdement à ajouter de la dette à de la dette.

Alors, oui, la BCE a réussi à casser le thermomètre des marchés financiers et il n’y a pas de quoi en être fier. Mais visiblement le thermomètre des marchés était truqué (cf. la sous-évaluation dramatique du yuan et du mark allemand) et il avait de sérieuses lacunes pour rendre compte de la réalité.

Reste la question finale : à quoi donc se vouer in fine ? que restera-t-il au terme de ces multiples tours de passe-passe politiques et financiers ? Au bout de la négociabilité infinie de toutes choses et du relativisme intégral en tout domaine, quelle singularité irréductible émergera à la marée basse de nos illusions collectives ?

Perso, je pense qu'on ne fera pas l'économie d'une réflexion sur le sens de la vie, sur la nature de la condition humaine et sur la personne humaine mesure de toutes choses. Que dites-vous qu'est la vie ? qui dites-vous qu'est l'homme ? A moins, bien entendu, qu'on se contente de passer d'un mensonge à un autre, d'une illusion à une autre, ce qui ne serait pas totalement inédit dans l'Histoire de l'humanité...

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